Le métier de vigneron fait rêver. Et d’ailleurs, de nombreux candidats extérieurs au milieu viticole sont de plus en plus nombreux à vouloir troquer leur casquette de financier, marketeur, journaliste ou autres professions qui n’ont aucun lien avec le secteur agroalimentaire contre celle de vigneron. Sauf qu’une telle reconversion professionnelle n’est jamais évidente et en réalité, le quotidien d’un viticulteur est bien loin de l’ivresse épicurienne. Pour autant, faut-il faire une croix sur cette envie de posséder ses vignes et de produire ses propres vins ? Pas forcément. Avec Terre des Bosses, la production vinicole s’ouvre à de nouvelles perspectives. Ce projet collectif offre la possibilité à une personne lambda d’investir dans des plants de vigne et d’obtenir de belles cuvées sans avoir à gérer un domaine entier.

Produire son propre vin en AOC Costières de Nîmes avec Terre des Bosses

Le projet Terre des Bosses est né sous l’initiative d’Yvon Gentes. Ce vigneron ayant vécu de nombreuses années en Scandinavie débarque en France les idées plein la tête. Si d’une part, il crée le Domaine de Calet en 1999, d’autre part, il réfléchit à la manière de fidéliser sa clientèle en leur proposant un concept complètement innovant. Il décide alors de lancer le groupement collectif afin de donner l’opportunité aux amateurs de vins d’investir dans leurs propres rangées de vignes. « Les acheteurs ne peuvent pas être propriétaires des racines car c’est un droit uniquement accordé à un viticulteur. Ils sont tout simplement propriétaires du végétal », nous explique-t-il. L’acquisition des plants va permettre la production de vins de qualité classés AOC Costières-de-Nîmes, une appellation renommée dans la Vallée du Rhône. L’objectif du collectif est de faire connaître la marque commerciale et d’offrir la possibilité à tous les membres de personnaliser leurs bouteilles.

Mode de fonctionnement du collectif

En adhérant à Terre des Bosses, le membre peut acquérir jusqu’à 10 parts ou rangées. Une part équivaut à 200 plants de vigne. Le titre de propriété lui est ensuite remis avec éventuellement un acte notarial s’il en exprime la demande. La durée du contrat s’étend sur huit ans. Néanmoins, au bout de trois ans, la revente des parts est autorisée. Le coût de la part est réévalué tous les ans en fonction du prix du foncier en vigueur. La gestion de la vitiviniculture quant à elle est prise en charge par le propriétaire terrien, en l’occurrence Yvon Gentes. Néanmoins, le propriétaire végétal peut garder un œil sur le développement de ses plants. « Nous avons des caméras installées dans le domaine qui lui permet de suivre en temps réel le déroulement des travaux », confie le vigneron. L’élaboration des vins est conçue sur la base des cuvées phares du Domaine de Calet à savoir le Grand Mas et La Tournerie bien qu’il soit possible de réaliser des produits différents selon les souhaits de l’adhérent. Chaque part de vignes acquise donne droit annuellement à 300 bouteilles pouvant être estampillées d’une contre-étiquette personnalisée choisie par le membre. Comme les prix des bouteilles sont très avantageux, l’investissement est rentabilisé grâce à la revente.

Dans la peau d’un vigneron le temps de quelques jours

Les membres du collectif qui désirent vivre une aventure viticole ont la possibilité de participer à toutes les phases de production directement au domaine. Chaque année, des formations sont organisées pour les initier aux travaux de la vigne : la taille du 15 décembre au 1er avril, le travail du sol de novembre à février, l’effeuillage et les méthodes de traitement du 15 avril au 15 août, les vendanges en octobre et la vinification d’octobre à décembre.

Ce passage au domaine est également une occasion à ne pas rater pour découvrir les environs du vignoble qui se trouve aux portes de la Camargue, entre Montpellier et Marseille, à 20 km au sud de Nîmes. À part les monuments romains, les maisons carrées, les arènes, les ferias, les corridas nîmoises, les visiteurs peuvent faire une halte dans les autres villes telles qu’Orange ou Arles pour s’imprégner de leur richesse architecturale et historique. Le Parc Régional de la Camargue aux paysages envoûtant avec ses étangs, sa sansouïre et ses marais invite à observer une faune et une faune exceptionnelle dont 300 espèces d’oiseaux.