Intégrant une équipe pluridisciplinaire, le centre s’illustre tout particulièrement par sa volonté de recourir à de multiples innovations pour assurer une prise en charge optimale à ses patients.

Quelques mots sur le CHB Paul Brousse    

Le centre Hépato-Biliaire Paul Brousse a été inauguré en mars 1993.  Il est axé sur le traitement des maladies du foie, des voies biliaires, et du pancréas. Le centre figure parmi l’un des tout premiers dans le traitement médico-chirurgical des tumeurs du foie et c’est le premier centre de greffe du foie au plan national. Outre les aspects chirurgicaux, il intègre tous les aspects multidisciplinaires de la prise en charge. Cette dernière est organisée de sorte qu’ « au lieu que ce soit le malade qui se déplace vers les différents services, ce sont les spécialistes qui sont autour de lui pour lui apporter les meilleures solutions en termes de diagnostic et de traitement », souligne le Pr René Adam, chef de département du Centre Hépato-Biliaire.

Les atouts de la pluridisciplinarité

L’un des points forts du CHB réside dans sa capacité à fédérer des compétences éprouvées issues de disciplines diverses. En effet, il peut compter sur une équipe multidisciplinaire réunissant des hépatologues, des chirurgiens, des anesthésistes, des oncologues, des radiologues, et des réanimateurs. Une synergie et une complémentarité qui offrent de nombreux avantages notamment dans le diagnostic rapide des tumeurs du foie. « Pour un patient arrivant dès le matin, tous les moyens sont mis en œuvre pour obtenir le diagnostic dans les 24 à 48 heures. Pour cela tous les spécialistes travaillent en concertation pour aller le plus vite possible »,  poursuit notre interlocuteur. En outre, une unité de recherche labellisée par l’INSERM qui réunit des cliniciens et des chercheurs est intégrée dans le bâtiment.

Une institution ouverte à l’innovation

Qu’elle soit chirurgicale, hépatologique ou au niveau de la recherche, l’innovation est au cœur de toutes les activités du centre. Ce dernier dispose d’outils et de matériels à la pointe de la technologie médicale pour le diagnostic et le traitement des maladies virales, des cirrhoses et des tumeurs du foie des voies biliaires et du pancréas.

Le CHB développe tout particulièrement la chirurgie mini-invasive du foie et du pancréas. Aujourd’hui plus de 30% des tumeurs du foie sont opérées avec ces méthodes qui permettent de réduire la taille des incisions et les douleurs postopératoires. Conjointement à un programme de réhabilitation améliorée après chirurgie, les durées d’hospitalisation sont écourtées.

En ligne avec ces objectifs, les outils connectés sont mis au service de la domomédecine et une étude pilote va bientôt permettre aux patients opérés au CHB de bénéficier d’une technologie qui assurera une surveillance à distance après leur sortie de l’hôpital. « Grâce à ces outils connectés, on pourra recevoir automatiquement des informations sur le rythme activité-repos d’un patient, s’il est couché, s’il est debout, sur l’évolution de sa température cutanée, de son poids et grâce à un questionnaire télétransmis, sur la façon dont il se remet de son intervention, le tout, sans qu’il soit nécessaire de le garder hospitalisé  », poursuit notre interlocuteur. De leur côté, l’équipe médicale sera en mesure d’accéder à ces informations via un serveur et pourra contacter le patient en cas de perturbations importantes des paramètres surveillés.

 Le centre s’est doté récemment de machines de perfusion du foie qui offrent  la possibilité de recréer les conditions physiologiques de perfusion des organes. « On peut mettre un foie et le perfuser ex vivo, ce qui permet de vérifier sa fonctionnalité, de tester si la greffe va marcher mais cela ouvre aussi la porte à des modifications que l’on pourrait effectuer sur des foies considérés comme trop risqués pour être transplantés d’emblée». Dans cette optique, le Centre va bientôt mettre en œuvre la première plate-forme de réhabilitation des foies à transplanter. Il s’agit d’un projet financé par l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP) qui permettra à des équipes de transplantation hépatique d’évaluer tous les foies refusés et de les mettre sous machine de perfusion dans le but de récupérer ceux qui sont transplantables.

Dans le domaine de l’innovation chirurgicale, le centre a enregistré des avancées en ce qui concerne les simulations. S’appuyant sur les progrès réalisés dans l’industrie des jeux vidéo, le CHB exploite des outils numériques pour pouvoir simuler la chirurgie hépatique à travers la projection d’images en 3D. Ces simulations constituent un excellent moyen pour préparer des opérations réelles.

L’institution accorde aussi une attention particulière à la communication médecin-malade. Ainsi un logiciel est à la disposition des chirurgiens dans le cadre des consultations pour qu’ils puissent expliquer facilement les cancers du foie à leurs patients ainsi que le type de chirurgie envisagé.

Enfin, un autre axe d’innovation important sur lequel s’est attelée une des deux équipes INSERM du CHB, concerne les rythmes biologiques. Ces derniers constituent un élément central de la chronothérapie notamment en cancérologie. En effet, certains médicaments anti-tumoraux sont mieux tolérés et/ou plus efficaces en fonction de l'heure à laquelle on les prend. Le patient a donc la possibilité pour certains protocoles de recevoir sa chimiothérapie par l’intermédiaire de pompes intelligentes qui injectent les doses de médicaments de façon chrono-modulée et selon des rythmes bien précis.

Une place essentielle à la recherche et l’enseignement

Outre les services cliniques, le CHB participe activement à des projets de recherche de deux unités INSERM, d’un Département Hospitalo-Universitaire « Hépatinov ». Celui-ci en intégrant plusieurs unités cliniques et de recherche a pour vocation de développer des programmes de recherche innovants. Dans ce cadre, un projet de Recherche Hospitalo-Universitaire « iLite », qui a réuni des partenaires académiques et des industriels a été récemment labellisé. Celui-ci a pour objectif de construire un foie par bio-ingéniérie et un système extracorporéel de suppléance hépatique.

Les  différentes structures associées à une recherche clinique de très haut niveau  permettent au CHB de produire plus de 100 publications internationales  annuelles.

Chaque année, le centre reçoit 50 à 60 chirurgiens qui viennent des quatre coins du monde pour se former. En collaboration avec la faculté de médecine Paris-Sud, le CHB propose des diplômes universitaires qui proposent des formations  sur la chirurgie hépato-biliaire et pancréatique, la réanimation hépatique, la transplantation d’organes ou encore les stratégies de traitement onco-chirurgical des cancers du foie des voies biliaires et du pancréas. En outre, le CHB organise chaque année un Masterclass international sur la chirurgie laparoscopique du foie et du pancréas. Enfin, des journées scientifiques sont également organisées annuellement et donnent l’occasion d’apprécier l’évolution des diagnostics et des traitements.